XAVIER JALLAIS

Depuis une vingtaine d'années, le travail de Xavier Jallais s'articule autour de la figure humaine et plus récemment de la représentation en buste de son propre corps, à l'image d'un Le Caravage ou d'un Rembrandt.

Cette représentation figurative, plutôt classique, pourrait être assimilée à une série d'autoportraits, si ce n'est que, dans un geste vif spontanée et très contemporain, le visage est annulé. Ce procédé de « défiguration » fait perdre au personnage son identité. Xavier Jallais les nomme « anti–autoportraits ».

« Quand je me peins, je peins les hommes. La représentation de mon corps devient la métaphore de la façon dont je vois le monde qui m'entoure. » X. Jallais

« Lorsque j'ai commencé cette série d'autoportraits, je raturais les visages fraichement exécutés par de grands traits expressifs et empâtés. Je devais détruire l'image que j'avais réalisée, ma propre image ! Ce geste ultime finalise l'œuvre, la détruit et la construit en même temps et devient ainsi le point de départ d'un questionnement que je formule sur l'identité humaine. » X. Jallais

Dans la même trempe qu'Ernest Pignon Ernest, les œuvres de Xavier Jallais déploient des figures aussi troublantes que belles, empreintes d'interrogations sur notre société contemporaine, en prise direct avec notre histoire.

Cette façon désincarnée qu'a Xavier Jallais de dépeindre l'homme fait référence à la difficulté d'exister en tant qu'individu dans un univers submergé d'informations et de moyens de communication.

Les personnages de Xavier jallais suffoquent et se débattent dans une société qui les « câble » de force, et finit par les rendre fous « Mon objectif est de questionner le public sur les travers et les contradictions de notre société » X. Jallais

Dans sa dernière série « Automorphies aux saces publicitaires », l'artiste dénonce un aspect désormais inéluctable de notre quotidien, à savoir une aliénation à des marques globales, imposées par des grands groupes parfois intimement liés au pouvoir.

« L'image d'un condamné à mort nous vient spontanément à l'esprit lorsqu'on voit un visage masqué par un sac. » X. Jallais

Emmanuelle Rousse, septembre 2012, www.emmanuellerousse.com